Archive December 2013

Aqua sacer esto lustrale (24)

Posted by on Dec 23, 2013 in Yves de Lessines | Comments Off on Aqua sacer esto lustrale (24)

partie 1

I.95.
Devant moustier trouve enfant besson. (1)
D’heroiq sang de moine vetustique, (2)

Son bruit par secte langue et puissance son (3) Qu’on dira fort esleve le Vopisque. (4)

Besson = jumeaux, Vopisque : le survivant des deux

D’heroiq sang = descendance

Secte = secrète

Puissance = force

Son = chanson

Besson = qui be sonne = qui bien sonne, les doubles sons dans les quatrains, et ceux qui peuvent donner des rimes…

Par exemples dans la rime (3)

« Son bruit par secte langue et puissance son, » (3)
Ces deux sons sont bessons aussi, deux sons jumeaux en tête et en « queue » de vers, en « Q, cul » de vers on verra plus loin que cet exemple servira pour le texte latin qui suit bientôt…

Ces sons bessons servent pour la « musicalité » des rimes …

Langue secte, secrète et coupée de sons

Son = chanson = une chanson sans son chant…

 

VIII.28

Au marbre escript, prescript intergetez.

 

Marbre = sable mouvant ; sable boulant…

Escript, prescript = les « livres tournois » dont on parle ci après ???  jetés aux sables mouvants ???

 

VI.9

Au temple sainct seront faits grands scandales, (1)

Compte seront par honneurs et louanges: (2)

D’un que l’on grave d’or d’argent, les medales, (3)

La fin sera en tourments bien estranges. (4)

 

Saint Martin de TOURS (TOURment)…

Scandales = scandalon = pierre d’achoppement (bataille)…

Saint Martin de Tours… (livre tournoi)

Fin = le but

 

Scandales et Scandalon

Du latin ecclésiastique scandalum, dans l’expression «petra scandali» : pierre d’achoppement. Emprunté au grec σκάνδαλον : achoppement.

Au temple sainct seront faits grands scandales, (1)

chandelle, nom féminin
Sens     1 Mèche enveloppée de suif ou de résine destinée à léclairage. Bougie. Synonyme cierge Anglais candle

Au temple saint seront faites grandes chandelles ;

Ce pourrait être grandes fêtes, grand temps  liturgique, c-à-d que l’on va voir qu’il s’agit entre autre du temps de l’AVENT…

« Aplanisser les chemins du Seigneur »…

« Je ne suis pas digne d’ôter ses sandales… » St jean-Baptiste… Moïse au mont Sinaï…

 

 

Tout transmue ormis le vieil langage

c-à-d le texte latin que voici…

 

6:100

LEGIS CAUTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS

Quos legent hosce versu nature censunto,

Prophanum vulgu et inscium ne attrectato:

Omnesque; Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto,

Qui alter faxit, is rite sacer esto.

 

Legis cautio = garantie légale

garantie
nom féminin

1 cautĭo [-onis, f.]
2 (assurance) obsĕs [-idis, m. et f.]

Ineptos  = vient de ops opis = aveugle

(xi e siècle) De l’ancien français avogle, aveule, du latin populaire ab oculis « sans yeux » (ve ou vie s., Actus Petri cum Simone[1], probablement calque du gaulois exs-ops « aveugle » [2]. Une évolution demi-savante par rapport à aveuil, aboutissement populaire [3] continué dans le berrichon [4]. A éliminé cieu et orb en ancien français, du latin classique caecus « aveugle » et orbus « privé, dépourvu ».

Versus = le sillon retourné ; nature = naturel

Phanum = le temple (rond) pro + acc : vers le temple

Aliter alter = le chemin autre

(voir mon « texte latin et n°(23) de mon site…)

Les « grandes « Ô » du temps de l’avent…

L’acrostiche… des sept antiennes « Ô »

Les finales en o des quatrains…

L’acrostiche (voir quatrain : village d’ostiches-Austriche) du texte latin est celui-ci :

LQPOQ et le mot final : (ESTO)

Cela donne en prononciation picarde :

L (ESTO) QPOQ …

Ce qui est bien un « VERSU NATURE »…

Non seulement qu’il s’agit sans doute aussi de la « Sainte Vierge » qui enfante l’enfant Jésus…

Il s’agit d’un « Pro PHANUM » un TEMPLE ROND Profané…

Ca rappelle ce qu’il était dit plus haut :

« VI.9

Au temple sainct seront faits grands scandales, (1) »

 

Nous avons donc trois chemins qui nous guident : le premier concret sur la route de Moustier vers Blanc Scourchet, un second trivial, un autre liturgique…

 

V.57

Istra de mont Gaulfier et Aventine, (1)

Qui par le trou advertira l’armee (2)

Entre deux rocs sera pris le butin(e), (3)

De SEXT. Mansol faillir le renommee. (4)

 

Butin se prononce BUTINE…

Nous avons trou et l’armée qui peut signifier LARMEE = LARME

Et le trou et bien : le trou  disons … du Q… (il faut parfois avoir de la suite dans les idées… )

Curieusement, vient le mont Aventine qui vient conforter, s’il le fallait encore, que c’est bien de l’AVENT qu’il s’agit…  et larmée ; les grandes « Ô » sont de grandes larmes d’eaux cathartiques…

Le mont aventine =

La MONTEE VERS L’AVENT… Une montée liturgique…

 

AD VERTIRA  = AD + accusatif = Ad-vertere ; adversus sum ; ad versus comme tantôt en « texte latin » :

Quos legent hosce versu nature censunto,

Mais revenons à notre quatrain :

 

« Istra de mont Gaulfier et Aventine, (1)

Qui par le trou advertira l’armee (2)

Entre deux rocs sera pris le butin(e), (3)

De SEXT. Mansol faillir le renommee. (4) »

 

Qui par le trou tira des larmes à l’armée…

(baiser templier)…

Entre deux ROC = COR , cette fois, = CORPS

Entre deux corps d’armée ??? deux ROCS d’armées ???

Faillir ; il y a une faille …   comme un SEX T

(mausol = mauvais sol ou mau sext ? )

Faillir la renommée …

Alors là, me direz-vous : « T’exagère … »

Mais si vous prenez juste au dessus

« Entre deux rocs sera pris le butin(e), (3)

De SEXT. Mansol faillir le renommee. (4) »

BUTINE ;

Alors les abeilles butinent quoi ?

Des fleurs ! Bien répondu …

Où est la fleur ?

La renommée ? non, la « renouée du Japon » ? Non

Alors c’est la Renon cule …

Ben ptêt-bien…

On va voir plus loin s’il y a des fleurs à butiner…

Bien sûr, l’abeille et la ruche c’est le SYMBOLE de l’Eglise et de son activité permanente…

 

X.49

Jardin du monde aupres de cité neuve,

Dans le chemin des montaignes cavees,

 

Ah ben tiens, où butiner ces renoncules et ces fleurs de lys ? ben…

Dans le Jardin du Monde… (Le nouvel EDEN…)

Oui, mais « Monde » en flamand ça fait « Mond » nous l’avons dejà vu …

Jardin de la bouche ??? Les dents, la langue, le PALAIS

« Le Palais fermé du Roi » oeuvre alchimique…

Les langues estrangères rangées…

Montagnes cavées : cave canem = montagnes où il faut faire attention…

Cavées parce qu’il y a une faille , une cavité…

 

IX.18

Le lys Dauffois portera dans Nancy,

Jusques en Flandres electeur de l’Empire

Neufve obturee au grand Montmorency,

Hors lieux provez delivre a clere peyne.

 

Tiens voilà une fleur… A butiner…

 

Le LYS = Marie PORTERA  JUSQUES = JESUS IMPERATOR

Marie Portera : Elle est appellée « Marie, Porte du Ciel » justement…

Le lys Dauffois, daussois, c’est le lys d’eau ???

A Marie LYS

encore une fleur à butiner : Amaryllis…

Saint AMAND (des eaux ???)

Qui apporte Jésus et Marie jusqu’en Flandres ???
I.13.
Les exilez par ire, haine intestine,
Feront au Roy grand conjuration :
Secret mettront ennemis par le mine,
Et ses vieux siens contre eux sédition.

(voir travaux précédents)

VIII.8

Pres de Linterne dans de tonnes fermez,

Chivaz fera pour l’aigle la menee,

L’esleu chassé luy ses gens enfermez,

Dedans Turin rapt espouse emmenee.

 

IX.71

Aux lieux sacrez animaux veu a trixe,

Avec celuy qui n’osera le jour.

A Carcassonne pour disgrace propice,

Sera posé pour plus ample sejour.

(voir travaux précédents)

 

IV.31

La Lune au plain de nuict sur le haut mont,

Le nouveau sophe d’un seul cerveau la veu:

Par ses disciples estre immortel semond,

Yeux au midy, en feins mains corps au feu.

(voir travaux précédents)

 

II.17.
Le champ du temple de la vierge vestale,
Non esloigné d’Ethne & monts Pyrenées :
Le grand conduict est caché dans la male,
North getés fleuves & vignes mastinées.

 

III.99

Aux champs herbeux d’Alein et du Vaineigne,

Du mont Lebrou proche de la Durance,

Camps de deux parts conflict sera si aigre,

Mesopotamie defaillira en la France.

 

V.85

Par les Sueves et lieux circonvoisins.

Seront en guerre pour cause des nuees.

Gamp marins locustes et cousins,

Du Leman fautes seront bien desnuees.

 

IX.40

Pres de Quintin dans la forest bourlis,

Dans l’Abbaye seront Flamens ranches:

Les deux puisnays de coups my estourdis,

Suitte oppressee et garde tous achés.

 

Tous achés = tout zachée ???

 

IX.87

Par la forest du Touphon essartee,

Par hermitage sera posé le temple,

Le Duc d’Estampes par sa ruse inventee.

Du mont Lehori prelat donra exemple.
II.96.
Flambeau ardent au ciel soir sera veu
Pres de la fin & principe du Rosne :
Famine, glaive : tard le secours pourveu,
La Perse tourne envahir Macedoine.

V.75

Montera haut sur le bien plus a dextre,

Demourra assis sur la pierre quarree,

Vers le midy posé a la fenestre,

Baston tortu en main bouche serree.

 

IX.20

De nuict viendra par la forest de Reines,

Deux pars vaultort Herne la pierre blanche.

Le maine noir en gris dedans Varennes,

Esleu cap. cause tempeste, feu sang tranche.

 

Reine blanche , encore une reine marguerite blanche, .. ;

 

VII.2

Par Mars ouvert Arles ne donra guerre,

De nuict seront les soldartz estonnés:

Noir, blanc a l’inde dissimulés en terre,

Sous la faincte umbre traistres verrez et sonnés.
I.23.
Au mois troisiesme se levant le Soleil,
Sanglier, liepard, au champ Mars pour combattre
Liepard laissé au ciel estend son   œil,
Un Aigle autour du Soleil voit s’esbattre.

 

Un aigle, un autour,

 

Sang lier, lié, lie épard épart lit épart et pas leo part sinon, leo , lion, irait trèsbien avec les deux soleils…

Mais si l’on double les syllabes en béguayant ?

Sans sangle lier ? difficile… Lier et lie sont proches donc sont liés sans sangles… S’ils ne sont pas liés, ils sont épars lie éparse, éparpillé ???

Lie pard lai laissé séau, un seau ? un saut au ciel ? Au ciel, estend son = estançon… Un étançon tend son œil ?

L’œil de quoi ?

L’œil de l’aigle, l’œil de l’autour ???

Les vieux et pères sont les HYPERPERES

Mais les vieux et pères sont aussi :

Et pères vieux = Eperviers

Trois oiseaux de proie sous la

Voye « aux elle » la voie des ailes, des airs, des R,

La voye-elle « Ô »…

Ils ont l’œil ces oiseaux de proies…

Laigle blanc, c’est Marie en Apocalypse

« Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme ayant le soleil pour manteau(…) Elle était enceinte (…). Alors furent données à la Femme les deux ailes du GRAND AIGLE (aillemont) pour s’envoler au désert (Ap. 12, 1.2.14).

(voir « Magnificat –décembre 2013 n° 253 p. 448, texte décrivant la belle couverture du tableau de Pierre de Varennes Marie enceinte XV ème).)

 

« Les vieux et pères sortiront bas de l’enfer

La voye auxelle l’un sur l’autre fornix »…

La voy (Ô) Elle, … la voyelle « Ô »…

 

I.27.
Dessoubz de chaine Guien du ciel frappé,
Non loing de la est caché le tresor :
Qui par longs siecles auoit esté grappé,
Trouve mourra, l’œil crevé de ressort.

L’œil crevé de ressort ???

Un Œil latin = OCULUS   = O-CUL-US = OQ lus…

Donc les o au cul du quatrain latin veut aussi dire

OCULUS…

II.27.
Le divin verbe sera du ciel frappé,
Qui ne pourra proceder plus avant.
Du reserant le secret estoupé,
Qu’on marchera par dessus & devant.

 

L’œil d’une voûte ? La clé de voûte ? l’OCULUS d’un bâtiment, l’ŒIL de BŒUF

 

Les vyelles O et E l’un sur l’autre  fornix, forniquent en un B-Œ UF  et un  Œ-IL  et un Œ-UF  (autre quatrain)

 

La CLAVIS DAVID ?

Ou la clé de voûte d’une cave ???

Estant son œil pour étançonner cet œil qui laisse passer le Soleil …

Comme un oculus au sommet ? Comme la Lumière divine éclaire la « mens » (mens-mentis) ou l’intellect, ou encore mieux : l’intellect agent…  Comme dans la caverne de Platon ?

 

Ivain ne peut procéder plus avant, ressère referme le secret estoupé, caché, mis sous étouppe, en relevant une poutre avec un lien, il sort et bouche le sommet de la voûte hyperbolique…

Comment je le sais ?

ben j’ai été voir la fin avant, j’ai triché…

En 10.13, il dit :

« Soulz la pasture d’animaux ruminant,

Par eux conduicts au ventre herbipolique, »

 

Un ventre herbipolique oui, mais c’est aussi un ventre

HYPERBOLIQUE… sous la pâture des animaux ruminant il y a un RU MINANT

Un ruisseau un courant qui MINE…

De sous terre…

Le « ventre hyperbolique » étançonné par une poutre estouppée tirée derrière soi en sortant par l’œil …

Disons Nombrilique… Le « Ô » apical…

Comme les apiculteurs (les abeilles, qui BUTINE, le BUTIN… ???  NON ? Bah ! On verra…

 

Par eux conduit… Un CONDUIT ???

Les animaux ? non ! les bons moines aux ventres repus hyperboliques…

 

Et le ventre HYPERBOLIQUE de MARIE ENCEINTE et prête à accoucher…

 

III.17

Mont Aventine brusler nuict sera veu,

Le ciel obscur tout a un coup en Flandres

Quand le monarque chassera son nepveu,

Leurs gens a Eglise commettront les esclandres.

 

Encore l’AVENT qui Brûle de nuit jusqu’à la MINUIT de Noël…

Le SOLEIL de MINUIT

Le SOLEIL de JUSTICE

L’ŒIL…

 

X.81

Mis tresor temple citadins Hesperiques,

Dans iceluy retiré en secret lieu,

Le temple ouvrir les liens fameliques,

Reprens, ravis, proye horrible au milieu.

 

X.13

Soulz la pasture d’animaux ruminant,

Par eux conduicts au ventre herbipolique,

Soldatz caichez, les armes bruit menant,

Non loing temptez de cité Antipolique.

 

L’asne et le bœuf dans la crèche, le ventre hyperbolique…

 

Alors pour antipolique, on reviendra à Henri Corbin, promis, juré, …

 

 

X.49

Sera saisi et plongé dans la Cuve,

Beuvant par force eaux soulfre envenimees.

 

Par force grandes « Ô » …

(chercher encore)…

et puis :

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PARTIE II

Wodecq, 23-12-2013

 

Aqua sacer esto ?

 

De l’ « O » on va à l’ « eau »…

De l’eau, on va au vieil langage (latin) : AQUA…

Du vieil langage Aqua on va à la question : AQUA ?

On revient au français : AQUA devient phonétiquement A QUOI

Et avec SACER (sacré en français)

L’ensemble nous donne

AQUA SACER ESTO ? A quoi ça sert (est’eau) cette eau ?

Esto SACRA-le

Aqua sacer esto lustrale ?

 

Répons bref :

Alors qu’à lors gue, gué, gai, gaie : alors qu’à l’orgue gaie,

Sonne pour nos Carcas. : sonne,

Sur tes remparts, Carcassonne, et Jérusalem,

J’ai placé des veilleurs, éveilleurs…

(Sur tes remparts Jérusalem j’ai placé des Veilleurs… »

Sonne donc pour nos carcasses :

« Il est nay le d’ivin enfons,

(enfonce-toi ça dans la caboche)…

« Jouez » « eau boire » « sonnet » « mu » « sept »…

Heu ! Oui, boire de l’eau, hein !!!

« Jouez hautbois, résonnez musettes »…

« Il est nay, le divin enfant, »    bis, besson, …

Dans le haut bois du Touffon…

« Chantontoussonsavaynement »…

Chantons, tous son (touffon), d’Avesnes, ment !

Chantons, SANTONS de la crèche…

AVE mai bon veut…

Bone chantez !

Chantez bonnes gens : « Bonne Santé »…

En français ou en picard…

Bonânné

À l’asne bon et au beau vidé (bovidé)!

(Des santons de la crèche)

Bonne est toujours sans T (santé)

Bonnet d’âne pour ceux qui n’ont pas trouvé !!!

Santé, sentez, chantez : « Entre le bœuf et l’asne gris… »

« D’or, dors, dort le petit Fils… »

Des « Hyperpépé… »…

SOYEZ HEUREUX !

Impérativement…

ESTOTE FELICES !

Felix citations

Bon ben,

J’arrête…

De poisson, de poids sons, son poids de poissons, bref,…

Ayez la « Pêche »…

Miraculeuse

Mira Q Leuze… (regarde la fin de leuZ…)

Z = OMEGA…

 

Pour continuer sérieusement et finir l’année en beau T…

 

Voici un biau texte de BOSSUE

T, (pas trop désuet)…

Le bossu est, le beau su ère, le beau suaire de Turin…

Le voici :

« Discerner les desseins de Dieu…

« Les voisins (d’Elisabeth) et ses parents accoururent pour célébrer la miséricorde que Dieu avait exercée en lui ôtant sa stérilité, et s’en réjouir avec elle (Lc 1, 58). Les vraies congratulations des amis et des parents chrétiens doivent avoir pour objet la miséricorde que Dieu nous a faite ; sans cela, les compliments n’ont rien de solide ni de sincère, et ne sont qu’un amusement. Dieu dispose avec un ordre admirable tout le tissu de ses desseins. Il voulait rendre célèbre la naissance de saint Jean Baptiste, où celle de son Fils devait aussi être célébrée par la prophétie de Zacharie ; et il importait aux desseins de Dieu que celui qu’il envoyait pour montrer son Fils au monde fût illustré dès sa naissance ; et voilà que, sous le prétexte d’une civilité ordinaire, Dieu amasse ceux qui devaient être témoins de la gloire de Jean Baptiste, la répandre et s’en souvenir…

Accoutumons-nous à remarquer que les actions qui paraissent les plus communes sont secrètement dirigées par l’ordre de Dieu et servent à ses desseins sans qu’on y pense, en sorte que rien n’arrive fortuitement.

 

Jacques-Bénigne BOSSUET (+ 1704)

 

Et oui, le BOSS a sué…

 

 

L’antienne d’aujourd’hui est la dernière des grandes « Ô »…

« Ô Emmanuel,

Notre législateur et notre Roi,

Espérance et salut des nations,

Viens, Seigneur, viens nous sauver. »

 

ERO CRAS

« Demain, je serai là »…

Aqua sacer resto ?

A vous souhaiter mes bons vœux de fin d’Année…

Resto ?

Restaurez-vous bien …

 

 

QUATRAIN : VI.100 : à propos de l’ « ESTO »…(23)

Posted by on Dec 14, 2013 in Yves de Lessines | Comments Off on QUATRAIN : VI.100 : à propos de l’ « ESTO »…(23)

QUATRAIN : VI.100 : A PROPOS DE L’  « ESTO »…

6:100

LEGIS CANTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS

Quos legent hosce versus maturaé censunto,

Profanum vulgus et inscium ne attrectato:

Omnesq; Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto,

Qui alter facit, is rite sacer esto.

 

Je crois que la lecture de quelques pages d’ Henri Corbin, encore et toujours, m’oblige à vous proposer ce court texte tiré de son livre « Histoire de la philosophie islamique »

Et qui montre bien qu’ Yvo de Lessinis a choisi en toute connaissance de cause un texte d’une élévation théologique de premier plan… Une onto-théologie…

Je montrerai plus tard, par d’autres textes, la relation possible avec le site d’Alamût…  ( relation entre Templiers –Islam ?) etc. Et de son actualité pour notre siècle et les problématiques que nous connaissons…

Mais pour l’instant voici ce court extrait. Celui-ci est directement relié au texte de Henri Corbin sur UN MOT : « ESTO », qui vous allez le voir est d’une importance capitale (à mes yeux en tout cas) …

Dès que je pourrai, je copierai des extraits plus longs de ce livre…

« … A très grands traits, la répartition des familles d’esprits, telle qu’elle est proposée ici, prend origine au cœur de l’attitude fondamentale qui intéresse le philosophe. Il y a l’attitude des représentants de ce qu’on appelle le Kalâm (littéralement « discours) (voir les quatrains : 2.65, 3.10, 6.24, 9,63  contenant CALAMITEUSE… Calame etc.) Kalâm pour la découverte d’un éventuel autre sens à ce quatrain), c’est-à-dire de la scolastique islamique. Tels qu’ils apparaissent aux yeux d’un Mollâ Sadrâ Shirâzi, par exemple, ce sont les penseurs chez qui sujet et objet de la connaissance s’affrontent en un face à face, que leur dialectique prolonge tout au long d’exposés discursifs d’où semble absent tout pressentiment d’une attitude autre que théorique. Ce sont les penseurs qui ont mis en œuvre, à l’appui du dogme (voir quatrain 8.44  avec « dogmion » ?) islamique, les ressources dialectiques qu’ils devaient à la philosophie grecque ; ils ont eu surtout à faire face à une tâche apologétique. Le « Kalâm sunnite, ash’arite ou mo’tazilite, a excellé dans cette tâche. En face d’eux, ils trouvaient les philosophes hellénisants (falâsifa), plus ou moins en porte à faux. Il y a aussi, certes, un Kalâm shi’îte, mais dans la mesure même où la situation du philosophe diffère dans le sunnisme et dans le shi’îsme, parce que les données traditionnelles (hâdith) du shi’isme recèlent une gnose qui appelle et stimule la méditation philosophique, le Kalâm shi’ite ne prétend pas se suffire à lui-même… »

Un peu plus loin…

« … Entre le Kalâm d’une part, et ce qui d’autre part est désigné comme « hkmat ilâhîya (métaphysique, littéralement « philosophie divine », étymologiquement « theosophia », îrfan (théologie mystique), hikmat yamânîya (théosophie « orientale »), hikmat yamânîya (théosophie « yéménite », par interférence entre le mot Yémen et le motîmân, la foi), il y a toute la distance qui sépare la certitude de la connaissance théorique (‘ilm al-yaqîn) et la certitude de la connaissance personnellement réalisée et vécue (haqq al-yaqîn).

A grands traits encore, en suivant l’enseignement de Mollâ Sadrâ Shirâzi, nous dirons que le parcours de cette distance présuppose une métamorphose du sujet connaissant.

Celui-ci, en prenant conscience de son indigence ontologique, c’est-à-dire de son incapacité à se suffire par soi-même dans l’être, à avoir par soi-même de quoi être, prend simultanément conscience de son impuissance à connaître, tant qu’il reste livré à soi-même, puisque le connaître est la forme même de l’être. Tant qu’il y a d’un côté un sujet, moi, retiré dans son égoïté (anâniya), et en face de lui un objet, toi, un Être divin retiré, abstrait dans son incogniscibilité, il ne peut y avoir, quels que soient les Noms et Attributs qui lui sont conférés, une connaissance qui fasse droit à cet objet.

Il ne peut y être fait droit qu’à la condition que cet objet soit non pas affronté dialectiquement, mais révélé au sujet connaissant par ce sujet lui-même. Cette épiphanie substitue « eo ipso » au sujet primitif le Sujet absolu qu’il essayait d’intelliger comme objet de sa connaissance. Dieu n’est jamais un objet ; il ne peut être connu que par lui-même comme Sujet absolu, absout de toute fausse objectivité. C’est le Sujet divin qui est en fait le sujet actif de toute connaissance de Dieu. C’est lui-même qui se pense dans la pensée que l’intellect humain a de lui, parce que dans cette pensée, c’est le « Trésor caché » qui se révèle à lui-même. Ainsi en est-il de tout intelligible. Et cette identité profonde vaut aussi bien pour le métaphysicien que pour le mystique ; aussi bien la frontière entre les deux est-elle indécise. L’un et l’autre expérimentent la vérité du « hadith » inspiré : « Je suis l’ŒIL par lequel il voit, l’oreille par laquelle il entend », etc.

(voir paroles de Christ : oreille qui n’entend pas etc… et aussi les quatrains contenant ŒIL ???)

Il n’y a rien  ici qui ne soit familier au lecteur d’Ibn ‘Arabi ou des penseurs qui lui sont apparentés. Disons, pour orienter sommairement le lecteur occidental qui aborderait pour la première fois cette région de la pensée islamique, qu’elle présente certaines analogies avec la pensée des théologiens-philosophes que l’on désigna, dans la première moitié du XIXème siècle, comme la « droite hégélienne », et qui sont rentrés, sinon dans l’oubli total, du moins dans l’ « occultation », et cela, pour les mêmes raisons peut-être qui ont rendu tant de chercheurs occidentaux inattentifs, incompréhensifs ou injustes à l’égard de ce qui représente le courant issu d’Ibn ‘Arabi en Islam ; Disparition de la théologie spéculative de la « droite hégélienne » en Occident, perpétuation de la théosophie d’Ibn’Arabi en Islam : deux symptômes en contraste, dont les raisons respectives seraient sans doute à rechercher dans ce qui, en définitive, différencie l’un de l’autre le phénomène chrétien et le phénomène islamique.

Tout le schéma des théologiens-philosophes de la « droite hégélienne » était axé sur le dogme nicéen de la Trinité. Or, en théosophie islamique, la Pensée dans laquelle le Sujet divin, en se pensant soi-même, se détermine comme être et comme être révélé (Deus revelatus) n’est point une « seconde personne » consubstantielle à la « première ». Loin de toute idée d’ « homoousie » (consubstantialité), cette théosophie suit la voie de la christologie d’Arius. La théophanie initiale est la  première et la plus sublime des créatures (le « Protoktistos »), mais c’est une créature, quel que soit le nom par lequel on la désigne (Haqq makhlûq, Dieu créé ; « Haqiqat mohammadîya, Réalité mohammadienne métaphysique ; Nûr mohammadi, Lumière mohammadienne ; « ‘Aql awwal, Première Intelligence du Plérôme). D’un autre point de vue, on remarquera que l’orthodoxie orientale, en refusant le « filioque », maintenait l’équilibre entre fonction sacerdotale et fonction prophétique, mais les théologiens de la  « droite hégélienne » n’étaient pas des théologiens de l’orthodoxie orientale. Cependant, mutatis mutandis, de l’équilibre ainsi maintenu on peut discerner une analogie dans l’équilibre que la théosophie shi’ite maintient au cœur du concept de la « Haqîqat mohammadîya » : équilibre (voir peut-être les quatrains concernant LIBRA, la Balance ???) entre ses deux faces, exotérique et ésotérique, ce qui veut dire entre les deux aspects que constitue la Loi religieuse révélée par un prophète et l’Esprit qui en est l’herméneute, entre la vocation du Prophète et la vocation de l’Imâm dont la « walâyat » est « l’ésotérique de la prophétie » . (l’ATTENDU…)

Chacun des douze Imâms peut dire, selon les « hâdith, qu’il est la FACE de DIEU (je cherche ton visage chez les chrétiens…) révélée à l’homme, la théophanie simultanément il est la Face que l’homme montre à Dieu, puisqu’il est la forme de sa foi. Il reste que la théophanie pose le problème de l’être non pas comme infinitif (être) ni comme substantif (l’étant), mais le pose à l’IMPERATIF ( ESTO)… Le « Protoktistos », comme théophanie initiale, est lui-même cet Impératif primordial, et c’est pourquoi la théophanie est, par essence, créaturelle. De tout cela résulte une différence capitale dans la conception de l’ « histoire ».

 

Voila pourquoi : « HIS RITE SACER ESTO »…

 

Une partie des occidentaux (templiers  entre autres) et des orientaux avaient déjà probablement compris cette problématique du temps d’Yvo de Lessinis…  (voir peut-être son quatrain contenant : adaluncatif, etc.)

Problématique sur laquelle les spécialistes doivent sans doute se pencher aujourd’hui … ??? »

(A suivre ou à compléter …)

Compéments (1) …

http://fr.scribd.com/doc/49032384/STAPERT-A-L-ange-roman-dans-la-pensee-et-dans-l-art-preface-%C2%AB-La-rencontre-avec-l%E2%80%99Ange-%C2%BB-de-Henry-Corbin-Paris-Berg-international-1975

http://newsoftomorrow.org/esoterisme/soufisme/henry-corbin-lhomme-et-son-ange-initiation-et-chevalerie-spirituelle-extraits

Etc.

17-12-2013

Voici un texte concernant la journée d’hier Lundi 16 décembre 2103 (qui me fait penser tout-de-même à une certaine « synchronicité » de lecture) tiré du « Magnificat » de Décembre 2013, n° : 253… Il est peut-être à rapprocher du quatrain : contenant LITURGIE ??? et le « texte latin » ou quatrain VI.100 se terminant par des « o » ???

Voici ce texte

LE CHANT DU DESIR

Bernadette Mélois

« L’Eglise, qui désire ardemment la venue du Seigneur, ne cesse de l’appeler : « Viens, Seigneur. »

Ce cri retentit de manière beaucoup plus instante à partir du 17 décembre, tout particulièrement dans le chant des antiennes du « Magnificat », qui ont la particularité de commencer par un « ô » vocatif, tout à la fois admiratif et suppliant, d’où leur nom d’antiennes « ô », et de s’achever par ce cri : »Viens,Seigneur, viens nous sauver ! »

On peut dire que ces antiennes confèrent une solennité particulière à la dernière semaine de l’Avent et en font une sorte de « semaine sainte » de désir, à l’image-toutes proportions gardées- de la Semainte sainte.

L’une et l’autre concentrent l’attention sur l’œuvre de Dieu qui nous sauve.

(attention et attendu… note FD)

 

COMPOSITIONS ANTIQUES

 (voir quatrains avec « antiques » …note FD)

Ces antiennes sont très anciennes. Les antiphonaires (livres de chant), issus de la réforme carolingienne, les ont reçues et nous les ont transmises. Leur nombre a varié, mais finalement sept d’entre elles ont été retenues, qui semblent avoir été fixées aux alentours du XIIIème siècle.

On parle volontiers des « grandes antiennes », voire des « grandes « ô » », non qu’elles attirent les larmes, mais parce qu’elles étaient chantées de manière très solennelle au cours de l’office du soir.

(Les grandes eaux, les grandes ô, les grandes larmes de joie ou de tristesse ??? Que d’eau dans le travail concernant « antique cave » …note FD)

Dans son « Année liturgique », dom Guéranger notait : « Les diverses Eglises ont retenu l’usage d’accompagner les grandes antiennes d’une pompe particulière, dont les démonstrations toujours expressives varient suivant les lieux. »

 

UNE MEME STRUCTURE

Les grandes antiennes ont toutes la même structure :

le vocatif « ô » suivi d’un des titres messianiques du Christ, Sagesse, Chef (Adonai dans sa version latine), Rameau de Jessé, etc ;

(Voir quatrain I.2 (?): « Verge au milieu de Branches = arbre de Jessé… note FD)

Un développement de ce titre ;

Une demande précise, qui nous concerne encore aujourd’hui ;

Une conclusion, identique chaque jour : « Viens, Seigneur », agrémenté d’un « viens nous sauver ! », qui n’est pas anecdotique.

 

UNE FIGURE DE STYLE

A partir des titres donnés au Christ, les antiennes « ô » forment, en latin, un acrostiche inversé : ERO CRAS, qui se lit donc en commençant par la dernière ligne.

 

Sapientia, Sagesse.

Adonai, Chef de ton peuple.

Radix Jesse, Rameau de Jessé.

Clavis David, Clef de David.

Oriens splendor, Soleil levant.

Rex gentium, Roi de l’univers.

Emmanuel, Emmanuel.

 

Il signifie : « Demain, je serai (là) », ce qui constitue une merveilleuse réponse au cri de l’Avent : « Viens, Seigneur ! »

(Clavis David est au centre des sept lettres, comme une clé centrale, qui fait penser à l’étoile de David. Le C de Clavis = le C de « Christ »… note FD)

 

JOYAU THEOLOGIQUE

Chaque antienne est un magnifique tableau qui nous livre un aperçu saisissant, ouvert sur le lointain des âges et sur l’éternité.

Ces antiennes évoquent avec vigueur les rapports qu’entretiennent l’Ancien et le Nouveau Testament, leur donnant de se répondre comme deux chœurs qui regardent vers l’unique centre de l’histoire qu’est la manifestation de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Les antiennes « ô », qui chantent le salut en marche, précèdent le chant du salut qu’est le « Magnificat ».

La liturgie, qui ne fait rien à moitié, reprend, en les reformulant, ces mêmes antiennes comme acclamation à l’Evangile au cours de la messe.

Nous sommes pris dans le même mouvement de salut, annoncé et accompli, dont nous attendons la pleine réalisation. »

( ce double chœur, ancien et nouveau testament, me fait songer à la construction des centuries et ce texte latin qui le divise en deux, avec des « o » finaux bien « finaux, et bien fins… » Une sorte de miroir entre deux textes : avant –texte latin, après texte latin, copié sur la construction biblique AT+NT ???

« His rite sacer estO » = Ô, est sacer, his rite…

ERO CRAS contient SACER, mais aussi ROC, EROS, …

Avec le T de Temple : CRATER,
ROTAS, … note de FD)

 

6:100

LEGIS CANTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS

Quos legent hosce versus maturaé censunto,

Profanum vulgus et inscium ne attrectato:

Omnesq; Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto,

Qui alter facit, is rite sacer esto. (aliter ? his ?)

ERO CRAS

Rite sacer = cratere = Cratère sacré = Rite sacré du Cratère…

Sois sacré !

être = ESSE (infinitif) en latin,

impératif : esto, (sing.) et estote (plur.)

Sois sacré !

être = ESSE (infinitif) en latin,

impératif : esto, (sing.) et estote (plur.)

SOIS ! SOYONS ! SOYEZ !

Acrostiche initial du texte latin = (L)QPOQ c-à-d : OQPOQ…

Ce qui conforte mon idée que ce texte latin est un tissu de blagues pour étudiants en plus de son sens théologico-liturgique… (voir texte latin (13))

Ce qui conforte également ce que Rudy Cambier nous dit concernant le niveau de compréhension “trivial”…

Donc lorsqu’on a trouvé qu’il y a un acrostiche initial “ô”  appelées  les “grandes ô” en période de l’AVENT qui attend l’ATTENDU, on regarde le “texte latin d’un autre “OEIL” et on voit subitement que le O de QPOQ donne OQPOQ… Pas mal ! et ensuite que le “Q” du texte est cet ESTO qui est “est-ce tôt ?” . Est-il trop tôt pour voir aussi que c’est un Impératif et que le texte “sacer” (ça sert) à cela aussi d’aller au “vieil langage” vers IMPERATOR dont la fin est aussi : RATOR  et “non à tort” ATOR, ce qui fait ROTA et la roue (ROTA) devient visible lorsqu’on ajoute  le O à OQPOQ…

et même LQPOQ = L (estO) QPOQ = … Dites donc (Rôôôh)…

Et ça marche avec toutes les finales de ce “texte latin”…

L (suntO) QPOQ … , ne (attetractO) QPOQ…, maturae (censuntO) QPOQ…,

LEGIS (tu lis) : L (estO) QPOQ…

 

Chef, Roi, IMPERATOR, c-à-d portant le monde avec la Croix , comme la poutre de chez Rudy porte ce symbole aussi … Poutre portante…

ESTO EST IMPERATOR (IMPERATIF)

ERO CRAS

ESTO

Grand EMPIRE que cet ESTO, puisque IMPERATIF d’ESSE

D’ESSE = d’EDESSE = Histoire du REX « EDENSIS » ?  ROI d’EDESSE … (voir Oupenski…)

 

« Protoktistos »

 

« Protoctiste

 

Mot constitué du grec ancien πρω̃τος (prôtos) « premier » et du grec ancien κτίστὴς (ktistês) « créateur » issu de κτίζω (ktizô) « je crée » et

Nom commun

protoctistes /pʁɔ.tɔk.tist/ masculin pluriel

  1. Hérétiques origénistes qui soutenaient que les âmes avaient été créées avant les corps. » (source Wikipedia)

 

 

Voilà qui termine ces premiers compléments…

 

Compléments (2)

 

  1. Gnose ismaélienne et Templiers
  2. Nous retrouvons exactement la même dénomination choisie par une école mystique au XIVe siècle en Occident : les Gottesfreunde. D’autre part, les textes ismaéliens font couramment usage du mot Dîn, « religion », en un sens absolu et qui n’est pas sans rappeler l’usage, dans l’ancienne France, du terme « la Religion » employé comme tel pour désigner l’Ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem (dit Ordre de Malte). Aussi bien, entendu en son sens précis, le terme « Amis de Dieu » se rapporte à la fraternité ismaélienne comme fondée sur une fotowwat, un pacte de compagnonnage qui en détermine l’organisation à la façon d’un Ordre de chevalerie, et ce n’est pas sans raison que la question a maintes fois été posée, sans recevoir de solution décisive, des rapports possibles (et lesquels ?) entre da’wat ismaélienne et chevaliers du Temple. (p.108)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Complément pour : “Le Linceul de Turin” (22)

Posted by on Dec 6, 2013 in Yves de Lessines | Comments Off on Complément pour : “Le Linceul de Turin” (22)

Chap. 2 : Les premières icônes du Christ (et de la Vierge Marie)

 

« …La tradition de l’Eglise affirme que la première icône du Christ apparut pendant Sa vie terrestre. C’était l’image qu’on appelle en Occident « la Sainte Face », et dans l’Eglise orthodoxe « l’image non faite par la main de l’homme » (acheiropoiètos).

L’histoire de la provenance de cette première image du Christ nous est transmise par des textes du service liturgique en son honneur, le 16 août. Ainsi, « ayant représenté Ton très pur visage, Tu l’envoyas au fidèle Abgar qui avait désiré Te voir, Toi qui, selon Ta divinité, es invisible aux chérubins » (stichère ton 8 aux vêpres)1. (1) : Abgar V Oukhama, prince d’Osroène, petit pays entre le Tigre et l’Euphrate, avait pour capitale la ville d’Edesse (maintenant Orfou ou Rogaïs). Notons en passant que la chronique de cette ville mentionne l’existence d’une église chrétienne considérée comme ancienne en l’an 201 où elle fut détruite par une inondation. Le royaume d’Edesse fut le premier Etat du monde à devenir un etat chrétien (entre 170 et 214 sous le roi Abgar IX).

Un stichère des matines (ton 4) dit : « Tu envoyas des lettres tracées de Ta main divine à Abgar qui demandait le salut et la santé qui viennent de l’image de Ton divin visage. » D’une façon générale et surtout dans les églises dédiées à la Sainte Face, les allusions à l’histoire d’Abgar sont fréquentes dans le service liturgique de la fête. Mais elles ne parlent que du fait lui-même, sans entrer dans les détails 2. (2) : Un récit plus détaillé nous est fourni par la Ménée du mois d’août. Il se résume à ceci : le roi Abgar, lépreux, envoya auprès du Christ son archiviste Hannan (Ananias) avec une lettre dans laquelle il demandait au Christ de venir à Edesse et de le guérir. Hannan était peintre et, au cas où le Christ refuserait de venir, Abgar lui recommanda de faire le portrait du Seigneur et de le lui apporter. Hannan trouva le Christ entouré d’une grande foule ; il monta sur une pierre d’où il pouvait mieux Le voir. Il essaya de faire Son portrait, mais il n’y parvint pas « à cause de la gloire indicible de Son visage qui changeait dans la grâce ». Voyant qu’Hannan désirait faire Son portrait, le Christ demanda de l’eau, Se lava, essuya Son visage avec un linge et sur ce linge Ses traits restèrent fixés. Il remit le  linge à Hannan pour le porter avec une lettre à celui qui l’avait envoyé. Dans Sa lettre le Christ refusait d’aller Lui-même à Edesse ; Il promettait à Abgar, une fois Sa mission terminée, de lui envoyer un de Ses disciples. Quant il eut reçu le portrait, Abgar guérit du plus grave de sa maladie, mais garda encore quelques atteintes au visage.Après la Pentecôte, ce fut l’apôtre saint Thaddée, un des 70, qui vint à Edesse, acheva la guérison du roi et le convertit. Abgar fit enlever une idole qui se trouvait au-dessus d’une des portes de la ville et y plaça la sainte image. Mais son arrière-petit-fils revint au paganisme et voulut la détruire. L’évêque de la ville la fit alors murer après avoir placé devant elle, à l’intérieur de la niche, une lampe allumée. Avec le temps la cachette fut oubliée, mais elle fut redécouverte au moment où le roi des Perses, Chosroès, assiégeait la ville en 544 ou 545. La lampe était toujours allumée devant elle. Non seulement l’image était intacte, mais elle s’était imprimée sur la face interne de la tuile qui la masquait. En souvenir de cet événement nous avons maintenant deux types d’icônes de la Sainte Face : l’une où le visage du Seigneur est représenté sur un linge, l’autre où il n’y a pas de linge, mais la Sainte Face telle qu’elle s’était imprimée sur la tuile (Keramion, en russe « tchrépiyé »). Tout ce qu’on sait de cette icône sur la tuile, c’est qu’elle se trouvait à Hiérapolis (Mabbough) en Syrie. L’empereur Nicéphore Phocas (963-969) l’aurait transportée à Constantinople en 965 ou 968.

Quand aux auteurs anciens, ils ne font, jusqu’au Ve siècle, aucune allusion à l’image de la Sainte face, probablement parce qu’elle était encore murée et son existence oubliée. La mention la plus ancienne que nous possédions se trouve dans le document qu’on appelle la Doctrine d’Addaï. Addaï était un évêque d’Edesse (+ 541) qui, dans son ouvrage (si du moins cet ouvrage est authentique), utilise sans doute une tradition locale ou des documents que nous ne connaissons pas. Le plus ancien auteur non contesté qui mentionne l’icône envoyée à Abgar est Evagre (VIe siècle) ; dans son Histoire ecclésiastique3 (3) : IV, 27. P.G. 86, 2745-2748.

il l’appelle le portrait, « l’icône faite par Dieu » (theoteuktos eikôn).

Quant à l’original de l’icône, c’est-à-dire le linge même avec le visage du Seigneur imprimé dessus, il fut longtemps conservé à Edesse comme le trésor le plus précieux de la ville. Il était largement connu et vénéré dans tout l’Orient et, au VIIIe siècle, les chrétiens célébraient en beaucoup d’endroits sa fête à l’exemple de l’Eglise d’Edesse4. (4) : Plus tard, à Edesse même, à partir de 843, cette fête coïncidait avec celle du Triomphe de l’Orthodoxie.

Au cours de la période iconoclaste, caint Jean Damascène mentionne l’image miraculeuse et en 787 les Pères du Septième Concile Œcuménique s’y référèrent à plusieurs reprises. Léon, lecteur de la cathédrale de Sante-Sophie à Constantinople, qui assistait à ce Concile, raconta qu’il avait vénéré la Sainte Face pendant son séjour à Edesse5. (5) : MansiXIII, 169, 190 sq., 192. A. Grabar La Sainte Face de la cathédrale de Laon, Seminarium Kondakovianum, Prague, 1930, p. 24, en russe.

En 944, les empereurs bzantins constantin Porphyrogénète et Romain Ier achetèrent la sainte icône à Edesse. Elle fut transportée à Constantinople en grande pompe, placée dans l’église de la Vierge du Pharos et l’empereur Constantin Porphyrogénète la célébra dans un discours comme palladium de l’empire. C’est probablement à cette époque que remonte, au moins en partie, le service  liturgique de la fête, célébrée le 16 août, du Transfert de la Sainte face à Constantinople. Après le sac de Constantinople par les croisés en 1204, les traces de cette icône se perdent 6. (6) : Nous ne parlons ici que des icônes qui sont actuellement fêtées liturgiquement par l’Eglise. Mais les sources historiques mentionnent plusieurs icônes de la Sainte Face qui, aux VIe et VIIe siècles, jouèrent un grand rôle, surtout dans la guerre des Byzantins avres les Perses. Certaines d’entre elles remplaçaient le labrarum (voir A. Grabar, l’Iconoclasme byzantin, Paris, 1957, pp. 30 et ss.). Il existe aujourd’hui en Géorgie une icône de la Sainte Face peinte à l’encaustique qui remonte au VIe ou VIIe siècle (voir Amiranachvili, Istoriya grouzinskogo iskousstva, Moscou, 1950, p. 126).

Il existe en France une icône célèbre de la Sainte Face, conservée maintenant dans la sacristie de la cathédrale de Laon. D’origine balkanique, peut-être serbe, et remontnat au XIIe siècle, cette icône fut envoyée de Rome en France en 1249 par Jacobus Pantaleo Tricassinus, futur pape Urbain IV, à sa sœur, abbesse du couvent des Cisterciennes de Monasteriolum (Montreuil-les-Dames, diocèse de Laon)7. (7) : Le XVe siècle vit apparaître la légende de sainte Véronique représentée tenant unlinge où s’est imprimée la Sainte face. L’histoire de sainte Véronique a plusieurs versions ; la plus connue est celle qui est généralement représentée dans le chemin de croix inventé par les Franciscains (IVe station) : lorsqu’on menait le Christ au Golgotha, une femme nommée Véronique essuya Sa sueur avec un linge sur lequel Son visage resta imprimé. (Voir à ce sujet l’article de Paul Perdrizet dans Seminarium Kondakovianum, t. V, Prague, 1932, pp. 1-15).

La fête de la Sainte face est nommée, dans le service liturgique, « Le transfert d’Edesse à la Ville de Constantin de l’image non faite par la main de l’homme de Notre-Seigneur Jésus-Christ, image qu’on appelle le saint linge ». Toutefois, la liturgie de ce jour est loin de se limiter à la simple commémoration du transfert de l’image d’un endroit à un autre. L’essentiel de ce service est le fondement dogmatique de l’image et sa destination.

Le sens de l’expression « image non faite par la main de l’homme » apparaît à la lumière de Marc 14, 58 : cette image, c’est avant tout le Verbe incarné Lui-même qui Se fait voir dans « le temple de Son corps » (Jn 2, 21). A partir de ce moment la loi de Moïse interdisant les images (Ex 30, 4) perd son sens, et les icônes du Christ deviennent autant de témoignages irréfutables de l’incarnation de dieu 8. (8) : Voir V. Lossky, « Der Heiland Acheiripoietos », dans L. Ouspensky-V. Lossky, Der Sinn der Ikonen, Bern und Olten, 1952, p . 69.

Il ne s’agit pas d’une image créée suivant une conception humaine ; elle représente le visage authentique du Fils de Dieu devenu Homme, et provient, suivant la Tradition de l’Eglise, d’un contact immédiat avec  Son Visage. C’est cette première image de Dieu devenu Homme que l’Eglise vénère le jour de la Sainte Face.

Nous avons vu que les stichères cités plus haut, ainsi que d’autres textes liturgiques, soulignent la provenance historique de l’image. C’est qu’il est essentiel qu’il ne s’agisse pas d’un « Christ universel », d’une personnification, ni d’un christ abstrait symbolisant quelque idée sublime. Il s’agit, en effet, essentiellement d’un Personnage historique qui vécut à un endroit déterminé, à une époque précise. « Rétablissant dans sa dignité première l’image d’Adam déchue, entendons-nous dans un stichère de la fête (2e stichère, ton 1, petites vêpres), le Sauveur indescriptible dans son essence vécut sur la terre avec les hommes, visible et saisissable. »

Mais ce qui a une importance particulière pour notre étude, ce sont les lectures scripturaires de la liturgie. L’ensemble de ces lectures révèle le sens de l’événement que l’on célèbre ; dégageant d’abord ses préfigurations bibliques, elles exaltent son accomplissement dans le Nouveau Testament et soulignent sa portée eschatologique. Or le choix de ces textes révèle ce que nous savons déjà par les œuvres de saint Jean Damascène, c’est-à-dire la façon dont l’Eglise comprend l’interdiction de l’ancien testament, le sens de cette interdiction et son but, ainsi que le sens et le but de l’image néo-testamentaire.

Nous trouvons d’abord les trois parémies des vêpres : deux sont tirées du deutéronome (première : chap. IV, vv. 6-7 et 9-15 ; deuxième : chap V, vv. 1-7 ; 9-10 ; 23-26 ; 28 ; chap. VI, vv. 1-5 ; 13 et 18) et la dernière du IIIe Livre des Rois (dans la Bible héraïque c’est le Ier Livre des Rois), chap. VIII, vv. 22-23 et 27-30 9. (9) : Nous prenons ces lectures directement dans la Bible et non dans la Ménée où elles ont été abrégées et où certains passages importants pour le sens de l’image ont été omis.

Les deux premières parémies parlent de la révélation sur le Mont Horeb de la loi au peuple d’Israël, juste avant l’entrée du peuple élu dans la Terre Promise. Le sens de ces parémies se résume par le fait que, pour entrer dans cette Terre Promise et pour la posséder, il est indispensable d’observer la loi révélée et d’adorer le seul vrai Dieu, d’une adoration sans compromis, sans partage, sans aucune possibilité de mélange avec le culte d’autres « dieux ». Il est rappelé en même temps qu’il est impossible de représenter Dieu quidemeure invisible : « Vous avez entendu la voix de Ses paroles, mais vous n’avez pas vu d’image, seulement la voix » et : « Veillez bien sur vos âmes, car vous n’avez vu aucune ressemblance », etc. Autrement dit, la loi dans son ensemble et l’interdiction, en particulier, d’adorer d’autres « dieux » et celle de l’image sont une condition indispensable pour la réalisation de la promesse divine faite au peuple élu de son entrée dans la terre Promise. Or, la Terre Promise est aussi une préfiguration : elle est une image de l’Eglise, du Royaume de Dieu.

La troisième parémie est, elle aussi, une préfiguration de la révélation néotestamentaire : C’est la prière de Salomon à la consécration du Temple construit par lui : « Dieu habiterait-Il parmi les hommes sur la terre ? dit Salomon, alors que le ciel et les cieux des cieux ne Te contiennent pas, combien moins ce Temple que j’ai créé en ton Nom… » Il s’agit ici de la venue future de Dieu sur la terre, de sa participation au courant de l’histoire humaine dans le temps, de la présence dans un Temple terrestre, construit par l’homme, de Celui auquel « le ciel du ciel ne suffit pas ».

La signification de ces parémies est précisée par l’Epître lue pendant la liturgie. C’est l’Epître de saint Paul aux Colossiens, chap. I, vv. 12-18 : « Rendez grâces au Père qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le Royaume du Fils de Son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés. Il est l’image du dieu invisible, le premier-né de toute la création », etc. Ce texte, nous le voyons, révèle l’accomplissement de la prophétie : « L’héritage des saints », le « Royaume du Fils de son amour », c’est l’Eglise, dont l’antique Terre Promise était l’image. Ainsi tout le développement de l’ancien Testment qui défendait la pureté du peuple élu, toute l’histoire sacrée d’Israël apparaissent comme un processus providentiel et messianique, comme une préparation de l’apparition sur la terre du Corps du Christ, l’Eglise néotestamentaire. Et dans ce processus préparatoire, l’interdiction de l’image mène à l’apparition de Celui qui avait été invisible, à « l’image du dieu invisible » révélée par le Dieu-Homme, Jésus-christ. Dans la liturgie de la fête nous entendons : « Moïse Jadis, l’ayant demandé, put contempler la gloire divine obscurément, par derrière ; mais le nouvel Israël à présent Te voit clairement face à face » (2e tropaire de la 4e ode du canon).

Examinons enfin l’évangile lu le jouor de la sainte Face, le même aux matines et à la Liturgie. C’est celui de Luc, chap. IX, vv. 51-56 et chap. X, vv. 22-24 : « Lorsque le temps où Il devait être enlevé du monde approcha, Jésus prit la résolution de se rendre à Jérusalem. Il envoya devant Lui des messagers qui se mirent en route et entrèrent dans un bourg des Samaritains, pour Lui préparer un logement. Mais on ne Le reçut pas parce qu’Il se dirigeait vers Jérusalem. Les disciples Jacques et Jean, voyant rla, dirent : « Seigneur, veux-Tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume, ainsi que le fit Elie ? », Jésus se tourna vers eux et les réprimanda, disant : «  Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Car le Fils de l’home est venu non pour perdre les âmes des homes, mais pour les sauver ». Et ils allèrent dans un autre bourg. Et le Christ se tournant vers ses disciples, dit : « Toutes choses M’ont été données par Mon Père et personne ne connaît le fils, si ce n’est le Père, ni le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le fils veut le révéler ». Et se tournant vers les disciples, Il leur dit en particulier : «  Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Car Je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu ». »

Comme nous le voyons, en ce qui concerne l’image, le sens de l’Epître et de l’Evangile, d’une part, et celui des deux premières parémies, d’autre part, est opposé. Autrefois c’était : « Vous n’avez pas vu l’image de Dieu » ; à présent : « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez », c’est-à-dire qui voient « l’image du dieu invisible », le Christ. C’est pourquoi les dernières paroles de ce texte évangélique sont adressées aux seuls Apôtres. En effet, non seulement les disciples, mais tous ceux qui l’entouraient voyaient l’homme Jésus. Mais seuls les Apôtres, dans ce Fils de l’homme, sous cette « forme d’esclave », voyaient le Fils de Dieu, « l’éclat de la gloire du Père ». Saint Jean Damascène, nous l’avons vu, comprend ces dernières paroles de l’Evangile comme l’abolition de l’interdiction biblique, abolition dont l’aspect visible pour nous est l’image du Christ que nous fêtons. « Jadis Tu as été vu par les hommes, et maintenant Tu apparais dans Ton image non faite par la main humaine » (2e tropaire de la 1re ode du Canon).

Le premier passage de l’évngile (Lc 9, 55-56) souligne ce qui distingue les apôtres du monde, c’est-à-dire ce qui distingue l’Eglise du monde : l’esprit et les méthodes qui lui sont propres et qui ne sont pas ceux du monde. (Rappelons que c’est cette différence qui détermine les moyens d’action de l’eglise, en particulier son art). Si les parémies montrent le but de l’interdiction de l’image, l’Evangile par contre révèle la destination de l’image. Notons aussi que cette différence qu’il y a entre l’esprit et les méthodes des Apôtres et du monde est démontrée par le Christ juste avant son entrée à Jérusalem. Commençant par les parémies et à travers les lectures néotestamentaires, nous voyons comme une croissance de la révélation : l’Ancien Testament est une préparation du Nouveau Testament, la Terre Promise où va l’antique Israël est une image de l’Eglise néotestamentaire. Le Nouveau Testament est la réalisation de ces préfigurations préparatoires. Mais le Nouveau Testament n’est pas le but final : il n’est que l’étape suivante sur le chemein vers le royaume de Dieu. Or, dans l’Ancien Testament la confession du vrai Dieu et l’absence de Son image étaient une des conditions essentielles pour que le peuple puisse entrer dans la terre Promise et la posséder. Dans le Nouveau Testament, à son tour, la confession du Christ et de son image, la profession de notre foi par cette image, jouent un rôle analogue : c’est aussi une condition essentielle pour entrer dans l’eglise et, par l’eglise, dansd le royaume de Dieu, dans cette Jérusalem céleste où l’eglise nous mène. C’est pourquoi ce passage de l’evangile est lu précisément le jour où l’eglise célèbre l’icône de la Sainte Face. C’est le Christ Lui-même qui mène Ses Apôtres à Jérusalem. Quant à nous, c’est Son image qui nous mène dans la Jérusalem céleste. Voici ce que nous entendons à ce sujet dans la liturgie de la fête : « Nous Te célébrons, toi qui aimes les hommes, en regardant l’image de ton aspect corporel ; par elle accorde à Tes serviteurs, ô Sauveur, d’entrer sans obstacles dan sl’Eden » (stichère ton 6).

Ainsi, par le choix de ces lectures, l’Eglise déploie devant nous un immense tableau : elle nous montre le lent et pénible cheminement du monde déchu vers la rédemption promise.

Ainsi l’Eglise affirme l’existence d’images authentiques du Christ ; ces images ont existé dès le début. Nous en avons d’ailleurs aussi un témoignage historique. Ce témoignage est d’autant plus précieux qu’il provient du seul auteur antique qui soit indiscutablement iconoclaste : l’historien de l’Eglise, Eusèbe, évêque de Césarée. Il affirme non seulement l’existence d’images chrétiennes : « Il pense même qu’à son époque il existe encore de vrais portraits du christ et des Apôttres, il dit les avoir vus lui-même 10 ». (10) : Ch. Von Schönborn, L’icône du christ. Fondements théologiques, Fribourg, 1976, p. 75.

 

En effet, après une description de la fameuse statue élevée par l’hémoroïsse dont nous connaissons l’histoire par l’évangile (Mt 9, 20-23 ; Mc 5, 25-34 ; Lc 8, 43-48), Eusèbe continue : « On disait que cette statue reproduisait les traits de Jésus ; elle a subsisté jusqu’à nous, de sorte que nous l’avons vue nous-mêmes lorsque nous sommes allés dans cette ville. Il n’y a rien d’étonnant à ce que des païens d’autrefois qui avaient reçu des bienfaits de la part de notre Sauveur aient fait cela, alors que nous avons vu (observé – historèsamen) des images des Apôtres Pierre et Paul et du Christ Lui-même qui ont été conservées par le moyen des couleurs dans des tableaux : c’était naturel, car les anciens avaient coutume de les honorer de cette manière sans arrière-pensée comme des sauveurs, selon l’usage païen qui existait chez eux11 ».

Eusèbe, répétons-le, ne peut guère être suspect d’exagération, car le courant théologique auquel il appartenait était loin d’approuver les faits qu’il relate ici »…

 

In « La théologie de l’icône », Léonide Ouspensky, Editions du CERF, Patrimoines orthodoxie, Paris, 2007, pp. 25-35.

L'”ATTENDU” (2) et l’INDE (21)

Posted by on Dec 1, 2013 in Uncategorized, Yves de Lessines | Comments Off on L'”ATTENDU” (2) et l’INDE (21)

Centurie II
2:45
Trop le ciel pleure l’Androgin procrée, (1)
Pres du ciel sang humain respandu, (2)
Par mort trop tard grand peuple recrée, (3)
Tard & tost vient le secours attendu. (4)

 

Centurie IV

4:1

Cela du reste de sang non espandu, (1)

Venise quiert secours estre donné. (2)

Apres avoir bien loing temps attendu, (3)

Cité livree au premier cornet sonné. (4)

 

Centurie V

5:96

Sur le milieu du grand monde la rose, (1)

Pour nouveaux faicts sang public espandu: (2)

A dire vray on aura bouche close, (3)

Lors au besoing viendra tard l’attendu. (4)

 

Centurie VII

7:30

Le sac s’approche, feu, grand sang espandu (1)

Po, grand fleuves aux bouviers l’entreprinse, (2)

De Gennes, Nice apres long attendu, (3)

Foussan, Turin, a Sauillon la prinse. (4)

 

Centurie X

10:75

Tant attendu ne reviendra jamais (1)

Dedans l’Europe en Asie apparoistra (2)

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

Et sur tous Roys des orientz croistra. (4)

 

Voici les cinq quatrains contenant l’ATTENDU.

Les quatre premiers « attendu » sont en fin de ligne, le cinquième « attendu » est en pleine ligne…

Voyons avec quoi rime l’ »attendu »…

En 2.45, avec « respandu »,

En 4.1, avec « espandu »,

En 5.96, avec « espandu »,

En 7.30, avec « espandu ».

 

Donc, quatre fois « espandu » ; pourquoi pas étendu, entendu, fendu, rendu, compte-rendu, descendu, etc. ?

Eh bien, parce qu’Yvo semble avoir besoin du SANG qui revient quatre fois  dans ces quatre quatrains…

 

En 2.45, avec « Pres du ciel sang humain respandu, », (2)

En 4.1, avec   « Cela du reste de sang non espandu, », (1)

En 5.96, avec « Pour nouveaux faicts sang public espandu: », (2)

En 7.30, avec « Le sac s’approche, feu, grand sang espandu ». (1)

 

Quatre sang = quatre cents = quatre sans, …

Sang qui semble être mis en diagonale… (en bande de gueule héraldique) (pres du ciel = d’azur )?

Sang qui semble nécessaire à l’Attendu ?

Quel sang ?

Près du ciel sang humain respandu ? L’humanité du Christ sur la croix, près du ciel, respandu, pendu à la croix, du reste …

Sang humain, sang public, grand sang…

 

Bon…

Oublions ce sang et serrons « de près » une éventuelle signature de « des Prays »…  ( en gras)
2:45
Trop le ciel pleure l’Androgin procrée, (1)
Pres du ciel sang humain respandu, (2)
Par mort trop tard grand peuple recrée, (3)
Tard & tost vient le secours attendu. (4)

 

Iven(t) des Près vient…

4:1

Cela du reste de sang non espandu, (1)

Venise quiert secours estre donné. (2)

Apres avoir bien loing temps attendu, (3)

Cité livree au premier cornet sonné. (4)

 

Veni (se) = Iven ; q (uie) rt = ive; pres = des Prays ; avoir = ivo ; loing = près ; loing = (l) iuo (g) ; pre (mier)

 

5:96

Sur le milieu du grand monde la rose, (1)

Pour nouveaux faicts sang public espandu: (2)

A dire vray on aura bouche close, (3)

Lors au besoing viendra tard l’attendu. (4)

 

vray on = yuo ; besoing = iuo ; viendra = iven

 

7:30

Le sac s’approche, feu, grand sang espandu (1)

Po, grand fleuves aux bouviers l’entreprinse, (2)

De Gennes, Nice apres long attendu, (3)

Foussan, Turin, a Sauillon la prinse. (4)

 

Approche = des Prays ; bouviers = ive ; apres = des Prays ;

Foussan, Turin = san turi = centurie

 

10:75

Tant attendu ne reviendra jamais (1)

Dedans l’Europe en Asie apparoistra (2)

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

Et sur tous Roys des orientz croistra. (4)

 

Reviendra = iven ; ligue yslu  = yue ; orientz = iue…

 

Mais prenons ce dernier quatrain qui « Tant attend »…

Tant – a – ttend   =    cavalier – cheval – cavalier

 

Dedans l’Europe en Asie apparoistra (2)

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

Et sur tous Roys des orientz croistra. (4)

 

Un de la ligue issu du grand Hermes apparoistra dedans l’Europe en Asie et croistra sur tous roys des orientz …

« Roistra » =  rime riche … de rois … et des Ors de l’Orient…

 

L’ORIENT : C’est le PÔLE MYSTIQUE…

Les ROIS d’EUROPE et d’ASIE …

 

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

La crypte de Saint Hermes à Renaix, bien sûr…

Mais…

Ici, vient s’inclure mon fichier :

Filiation Hermès, Zarathoustra, Idrîs, Henoch, Jésus…

 

Sohrawardî et les Platoniciens de Perse – H. Corbin – Islam  iranien- tome II, p. 23-25

 

Filiation Adam, Seth, Hermès, Zarathoustra, Idrîs, Henoch, Jésus…

 

« … Qui Sohrawardî se représentait-il au juste en parlant des Ishrâqîyûn, les philosophes ou théosophes « orientaux » ? Certes, on ne peut répondre de façon satisfaisante à cette question que par l’œuvre même de celui-ci, prise dans son ensemble, telle que s’en dégage son concept mystique de l’ « Orient ». Mais il y a lieu de se demander tout d’abord si cette dénomination était inconnue avant lui. Or, elle ne l’était tout à fait, nous en relevons des traces. On en trouve une indication, brève et étrange, dans un contexte qui permet d’expliquer la dévotion avec laquelle Sohrawardî associe les noms d’Hermès et de Zarathoustra/Zoroastre. Il y a une longue tradition hermétiste en Islam ; c’est aussi dans la ligne de cette tradition que s’inscrit le projet sohrawardien de « ressusciter » la sagesse des anciens Perses. D’autre part, on trouve la trace de philosophes « orientaux » chez son illustre prédécesseur Avicenne, et Sohrawardî a lui-même donné à ce sujet des explications qu’il importe d’avoir présentes à l’esprit, car l’on comprend alors l’ascendance spirituelle qu’il se donne à lui-même, et partant à ces Ishrâqîyûn, tels que seront nommés après lui les disciples du shaykh al-Ishrâq.

Un célèbre polygraphe, lui-même plus ou moins hermétiste (ob. 291/903), donne au cours d’une dissertation dont le propos est de décrire les classes des prêtres égyptiens la précision suivante : « La troisième classe de ces prêtres était appelée Ishrâqîyûn, ou les enfants de la sœur d’Hermès, celui qui est connu en grec sous le nom d’Hermès Trimégiste. Leurs paraboles et allégories sont parvenues jusqu’à nous 23. »

(23) : (Cf. Ibn Wahshîya, Ancient alphabet and hieroglyphic charachters, éd. V. Hammer, London 1806, p. 100 du texte arabe. Nous ne discernons pas encore les sources de l’information donnée par Ibn Wahshîya sur les Ishrâqîyûn comme étant « une catégorie de prêtres égyptiens ». Cependant notre collègue, le professeur Toufic Fahd, nous a fait amicalement sur ce point une suggestion précieuse, en nous signalant, à propos du K. romûz al-aqlâm, attribué à Ibn Wahshîya, une émigration de prêtres égyptiens vers le Yémen, laquelle pourrait se révéler grosse de conséquences jusqu’ici insoupçonnées. Aussi bien faudra-t-il réviser bien des jugements émis jusqu’ici sur l’œuvre d’Ibn Wahshîa. …)

Or précisément, cette ascendance hermétiste Sohrawardî la revendique pour lui-même, à plusieurs reprises. Hermès est regardé par lui non seulement comme l’ancêtre de toute sagesse, mais comme le héros archétype de l’extase mystique (infra chap.VI). De son côté, la tradition hermétiste islamique identifie Hermès avec Idrîs, et celui-ci avec le prophète Hénoch 24.

(24) : (Cf. « Abbâs Qommi, Safînat Bihâr al-anwâr,I, p. 444 ; Op. metaph. I, p. 300, lignes 12 ss.)

D’autre part, nous trouvons une information non moins significative dans le commentaire composé par ‘Abdorrazzâq Kâshânî (ob. Circa 730/1330) sur un célèbre manuel de théosophie mystique, les Fosûsv al-Hikam (« Les Chatons des sagesses des prophètes ») de Mohyiddîn Ibn ‘Arabî, ouvrage où chaque prophète est médité non pas comme s’insérant chronologiquement dans une période historique, mais comme typifiant un degré dans la hiérarchie de l’être et de la sagesse. Le commentateur précise que Seth, le fils d’Adam, est le prophète et l’initiateur des Ishrâqîyûn 25.

(25) : (Cf. ‘Abdorrazzâq Kâshânî, commentaire sur les Fosûs al-Hikam, chap. II, éd. Du Caire, pp. 43-44.)

Or chez ces derniers, et traditionnellement, Seth est identifié avec Agathodaimôn, et chez Sohrawardî le nom d’Agathodaimôn est cité le plus souvent en compagnie de celui d’Hermès. Indication d’autant plus intéressante que certains des anciens gnostiques, ceux qui furent dénommés Séthiens en raison de leur culte pour Seth, voyaient en Christ une épiphanie de Seth, tandis que d’autre part Seth était assimilé avec Zoroastre, lequel s’identifiait lui-même, dans une prophétie célèbre, avec le Sauveur à venir (« Moi c’est lui, et lui c’est moi »), le Saoshyant issu de sa race et futur rénovateur du monde 26.

(26) : (Cf. W. Bousset, art. Gnostiker in Realenc. Pauly-Wissowa,§ 6 ; Bidez et Cumont, les Mages hellénisés, II, p. 128. Sur le personnage gnostique de Seth, cf. encore Die Apokalypse des Adams, in A. Böhlig und Pahor Labîb, Koptisch-gnostiche Apokalypsen aus Codex V von Nag Hammadî, Halle-Wittenberg 1963, pp. 86 ss.)

Toutes ces indications sont chargées de sens pour une phénoménologie religieuse s’attachant à découvrir les intentions qui font « se montrer » ainsi à la conscience l’ensemble de ces figures et établissent entre elles ces connexions … »

In « En Islam iranien » Aspects spirituels et philosophiques II – Sohrawardî et les Platoniciens de Perse, Henri Corbin, nrf éd. Gallimard, 1971, pp 23-25.

 

Et le SAOSHYANT c’est l’ATTENDU … soit Le CHRIST dont nous ATTENDONS la PAROUSIE, la seconde venue…

 

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

 

 

10:75

Tant attendu ne reviendra jamais (1)

Dedans l’Europe en Asie apparoistra (2)

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

Et sur tous Roys des orientz croistra. (4)

 

Effectivement, il ne reviendra jamais dedans l’Europe ou en Asie EXOTERIQUE, mais dans l’espace ESOTERIQUE du Monde imaginal que décrit Henri Corbin…

 

Cette problématique universelle est connue déjà du temps d’Yvo de Lessinis…

 

Voyons la suite avec d’autres extraits du « monument » écrit par Henri Corbin…

 

Un de la ligue yslu du grand Hermes, (3)

Ou

Un de la ligne issue du grand Hermes…

Hermes le Mégiste et même Trismégiste… (Trois fois grand)…

Un de la LIGNEE issue du grand Hermes…

 

Faisons un autre détour par cet extrait de H. Corbin, toujours, qui nous ramènera à l’ « Attendu » en fin de parcours…

 

Le voici :

 

« … Désormais la lignée des gardiens du Graal est « occultée » à ce monde, et avec elle toute la chevalerie des Templiers du Graal (de même qu’avec le Douzième Imâm la lignée imâmique, qui est la lignée ésotérique de la prophétie, est entrée dans l’occultation… … Parsifal meurt , lui aussi, à Sarras et il est dit que les corps de Galaad et de Parsifal sont ensevelis dans les « spiritualités » de Sarras… (d’où vient Sarrazin – notons que SARRAS = SAR(miroir)RAS, parenthèse personnelle…)

 

… Le cycle du Graal connaît plusieurs manières de dire ce retour. (vers l’Orient Mystique).  Dans les compositions postérieures à celles de Wolfram, l’ « Orient » s’appelle INDE (ça ne vous dit rien ? les Cambiéristes ?…), mais ce qu’en réalité veut dire le mot «  Inde », un vieux texte d’Abdias déjà nous l’apprend : « Les historiographes disent qu’il y a trois contrées qui portent le nom d’Inde : la première est l’Inde qui touche à l’Ethiopie ;la deuxième est celle qui est auprès des Mèdes ; la troisième, celle qui est aux confins du monde 295 ». (295 : Abdias, Histoire apostolique, VIII, 125, cit. in N. et M. Thierry, Nouvelles églises rupestres de Cappadoce, Paris 1963, p. 129, n. 48.)

Avec la troisième, nous nous retrouvons « au sommet de la montagne de Qâf ». Deux textes appartenant au cycle germanique du Graal nous apportent leur témoignage.

D’une part (vers 1300), l’histoire de Lohengrin, le « chevalier au cygne » (signe ???), fils de Parsifal, accomplit une sorte de révolution par rapport au cycle arthurien. Au lieu de faire retraite au-delà des mers en la mystérieuse île d’Avalon, confié aux soins de la Virgo Regia, le roi Arthur à la tête de toute sa chevalerie rapporte le Graal dans l’Inde ; lui et ses chevaliers en restent désormais les gardiens invisibles dans une contrée lointaine et inconnue de l’ « Orient » 296. (296 : Cf. A. E. Waite, The Hidden Church of the Holy Graal, pp. 416-417). D’autre part, le « Titurel », œuvre d’Albrecht von Scharfenberg (qui écrivait vers 1270), achève ce qui n’était pas dit dans le « Parzifal » de Wolfram, lequel clôturait sur l’intronisation de Parsifal comme roi du Graal, tandis que son frère Feirefis, devenu apte par le baptême à « voir » le « Vaissel » sacré, épouse Repanse-de-Joie, la reine du Graal, sœur d’Amfortas, et repart avec elle pour son lointain royaume ; là ils auront comme fils le “Prêtre-Jean”, figure célèbre et mystérieuse sur qui tant d’opinions diverses furent émises 297. (297 : Cf. Jean Doresse, l’Empire du Prêtre-Jean, Paris 1957, vol. II, pp. 215)  Le « Titurel » a d’autres événements à dire. Là, les Templiers du Graal discernant les calamités dont la menace s’accumule à l’extérieur du Temple, prennent la décision du « retour » ; ce retour va conduire à l’occultation du Graal (le motif de cette décision fait penser à celle des dignitaires ismaéliens, décidant la « rentrée dans l’ésotérisme » qui est à l’origine de notre présent cycle d’occultation) 298. (298 / CF. notre livre « Trilogie ismaélienne », index s.v. Dawr al-satr. On sait aussi qu’une tradition fait état du départ des Rose-Croix quittant l’Europe, au XVIIe siècle, pour retourner en Asie.)

Alors Parsifal, accompagné de toute la chevalerie du Graal, emporte le Graal et les saints Trésors dans l’ « Inde », où il se propose de rejoindre son frère Feirefis.

Ici le Prêtre-Jean est représenté comme le souverain autonome d’un merveilleux royaume, près de qui sont toutes les richesses matérielles et spirituelles, y compris les Sept Dons et les Douze Fruits de l’Esprit divin de Sagesse. Parsifal, stimulé par son frère Feirefis, voudrait lui confier le Saint Graal. Voici qu’au contraire c’est le Prêtre-Jean qui offre sa couronne et son royaume à celui qui vient à lui comme gardien du Graal. Finalement, la décision viendra du Graal lui-même : Parsifal reste le roi du Graal ; il devient l’héritier du Prêtre-Jean et « prend son nom ». Que d’autre part, dans le « Lancelot » hollandais 299, (299 : Cf., A. E. Waite, op. cit. pp. 419-420.)   ce soit le Prêtre-Jean qui apparaisse comme le « fils de Parsifal », il n’y a là ni impossibilité ni contradiction sur le plan mystique de la généalogie spirituelle (dès que Parsifal « prend le nom » du Prêtre-Jean, ce Prêtre-Jean qu’il devient lui-même est alors simultanément l’héritier de Parsifal, le fils de son âme, comme Joséphé est pour Joseph d’Arimathie le fils de son âme).

La retraite du Prêtre-Jean est bâtie dans l’invisible, là où les versions diverses de l’événement sont à coordonner selon des normes tout autres que celles que l’on appliquerait aux « commentaires » de César. C’est le même événement essentiel qui est dit. A Sarras, après la mort d’extase de Galaad, une main céleste fait rentrer le Graal dans l’invisible. Ici, c’est Parsifal qui reconduit le Graal « dans l’Inde », c’est-à-dire « aux confins du monde », à l’orient-origine qui ne figure pas sur nos cartes géographiques.

Le personnage de Parsifal et celui du Prêtre-Jean interfèrent, comme si Parsifal-Prêtre-Jean était désormais le « pôle » de tous les « Johannites », de ceux qui croient en l’Eglise du Graal invisible. Or, dans ce johannisme vibre la foi dans le Paraclet, – ce Paraclet que certains de nos théosophes shî’ites identifient, nous l’avons vu, avec le Douzième Imâm, l’Imâm présentement caché. » ( autrement dit l’ATTENDU… )

 

In « En Islam iranien » Aspects spirituels et philosophiques, tome II, Sohrawardî et les Platoniciens de Perse, chap. « La Lumière de Gloire et le saint Graal », H. Corbin, pp. 184-186, nrf, Editions Gallimard, 1971.

 

5.96

Sur le milieu du grand monde la rose, (1)

A dire vray on aura bouche close, (3)

 

Vous avez dit « pôle mystique » ? (1)

Vous avez dit « ésotérique » ? (3)

 

(à suivre…)