QUATRAIN : VI.100 : à propos de l’ « ESTO »…(23)
QUATRAIN : VI.100 : A PROPOS DE L’ « ESTO »…
6:100
LEGIS CANTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS
Quos legent hosce versus maturaé censunto,
Profanum vulgus et inscium ne attrectato:
Omnesq; Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto,
Qui alter facit, is rite sacer esto.
Je crois que la lecture de quelques pages d’ Henri Corbin, encore et toujours, m’oblige à vous proposer ce court texte tiré de son livre « Histoire de la philosophie islamique »
Et qui montre bien qu’ Yvo de Lessinis a choisi en toute connaissance de cause un texte d’une élévation théologique de premier plan… Une onto-théologie…
Je montrerai plus tard, par d’autres textes, la relation possible avec le site d’Alamût… ( relation entre Templiers –Islam ?) etc. Et de son actualité pour notre siècle et les problématiques que nous connaissons…
Mais pour l’instant voici ce court extrait. Celui-ci est directement relié au texte de Henri Corbin sur UN MOT : « ESTO », qui vous allez le voir est d’une importance capitale (à mes yeux en tout cas) …
Dès que je pourrai, je copierai des extraits plus longs de ce livre…
« … A très grands traits, la répartition des familles d’esprits, telle qu’elle est proposée ici, prend origine au cœur de l’attitude fondamentale qui intéresse le philosophe. Il y a l’attitude des représentants de ce qu’on appelle le Kalâm (littéralement « discours) (voir les quatrains : 2.65, 3.10, 6.24, 9,63 contenant CALAMITEUSE… Calame etc.) Kalâm pour la découverte d’un éventuel autre sens à ce quatrain), c’est-à-dire de la scolastique islamique. Tels qu’ils apparaissent aux yeux d’un Mollâ Sadrâ Shirâzi, par exemple, ce sont les penseurs chez qui sujet et objet de la connaissance s’affrontent en un face à face, que leur dialectique prolonge tout au long d’exposés discursifs d’où semble absent tout pressentiment d’une attitude autre que théorique. Ce sont les penseurs qui ont mis en œuvre, à l’appui du dogme (voir quatrain 8.44 avec « dogmion » ?) islamique, les ressources dialectiques qu’ils devaient à la philosophie grecque ; ils ont eu surtout à faire face à une tâche apologétique. Le « Kalâm sunnite, ash’arite ou mo’tazilite, a excellé dans cette tâche. En face d’eux, ils trouvaient les philosophes hellénisants (falâsifa), plus ou moins en porte à faux. Il y a aussi, certes, un Kalâm shi’îte, mais dans la mesure même où la situation du philosophe diffère dans le sunnisme et dans le shi’îsme, parce que les données traditionnelles (hâdith) du shi’isme recèlent une gnose qui appelle et stimule la méditation philosophique, le Kalâm shi’ite ne prétend pas se suffire à lui-même… »
Un peu plus loin…
« … Entre le Kalâm d’une part, et ce qui d’autre part est désigné comme « hkmat ilâhîya (métaphysique, littéralement « philosophie divine », étymologiquement « theosophia », îrfan (théologie mystique), hikmat yamânîya (théosophie « orientale »), hikmat yamânîya (théosophie « yéménite », par interférence entre le mot Yémen et le motîmân, la foi), il y a toute la distance qui sépare la certitude de la connaissance théorique (‘ilm al-yaqîn) et la certitude de la connaissance personnellement réalisée et vécue (haqq al-yaqîn).
A grands traits encore, en suivant l’enseignement de Mollâ Sadrâ Shirâzi, nous dirons que le parcours de cette distance présuppose une métamorphose du sujet connaissant.
Celui-ci, en prenant conscience de son indigence ontologique, c’est-à-dire de son incapacité à se suffire par soi-même dans l’être, à avoir par soi-même de quoi être, prend simultanément conscience de son impuissance à connaître, tant qu’il reste livré à soi-même, puisque le connaître est la forme même de l’être. Tant qu’il y a d’un côté un sujet, moi, retiré dans son égoïté (anâniya), et en face de lui un objet, toi, un Être divin retiré, abstrait dans son incogniscibilité, il ne peut y avoir, quels que soient les Noms et Attributs qui lui sont conférés, une connaissance qui fasse droit à cet objet.
Il ne peut y être fait droit qu’à la condition que cet objet soit non pas affronté dialectiquement, mais révélé au sujet connaissant par ce sujet lui-même. Cette épiphanie substitue « eo ipso » au sujet primitif le Sujet absolu qu’il essayait d’intelliger comme objet de sa connaissance. Dieu n’est jamais un objet ; il ne peut être connu que par lui-même comme Sujet absolu, absout de toute fausse objectivité. C’est le Sujet divin qui est en fait le sujet actif de toute connaissance de Dieu. C’est lui-même qui se pense dans la pensée que l’intellect humain a de lui, parce que dans cette pensée, c’est le « Trésor caché » qui se révèle à lui-même. Ainsi en est-il de tout intelligible. Et cette identité profonde vaut aussi bien pour le métaphysicien que pour le mystique ; aussi bien la frontière entre les deux est-elle indécise. L’un et l’autre expérimentent la vérité du « hadith » inspiré : « Je suis l’ŒIL par lequel il voit, l’oreille par laquelle il entend », etc.
(voir paroles de Christ : oreille qui n’entend pas etc… et aussi les quatrains contenant ŒIL ???)
Il n’y a rien ici qui ne soit familier au lecteur d’Ibn ‘Arabi ou des penseurs qui lui sont apparentés. Disons, pour orienter sommairement le lecteur occidental qui aborderait pour la première fois cette région de la pensée islamique, qu’elle présente certaines analogies avec la pensée des théologiens-philosophes que l’on désigna, dans la première moitié du XIXème siècle, comme la « droite hégélienne », et qui sont rentrés, sinon dans l’oubli total, du moins dans l’ « occultation », et cela, pour les mêmes raisons peut-être qui ont rendu tant de chercheurs occidentaux inattentifs, incompréhensifs ou injustes à l’égard de ce qui représente le courant issu d’Ibn ‘Arabi en Islam ; Disparition de la théologie spéculative de la « droite hégélienne » en Occident, perpétuation de la théosophie d’Ibn’Arabi en Islam : deux symptômes en contraste, dont les raisons respectives seraient sans doute à rechercher dans ce qui, en définitive, différencie l’un de l’autre le phénomène chrétien et le phénomène islamique.
Tout le schéma des théologiens-philosophes de la « droite hégélienne » était axé sur le dogme nicéen de la Trinité. Or, en théosophie islamique, la Pensée dans laquelle le Sujet divin, en se pensant soi-même, se détermine comme être et comme être révélé (Deus revelatus) n’est point une « seconde personne » consubstantielle à la « première ». Loin de toute idée d’ « homoousie » (consubstantialité), cette théosophie suit la voie de la christologie d’Arius. La théophanie initiale est la première et la plus sublime des créatures (le « Protoktistos »), mais c’est une créature, quel que soit le nom par lequel on la désigne (Haqq makhlûq, Dieu créé ; « Haqiqat mohammadîya, Réalité mohammadienne métaphysique ; Nûr mohammadi, Lumière mohammadienne ; « ‘Aql awwal, Première Intelligence du Plérôme). D’un autre point de vue, on remarquera que l’orthodoxie orientale, en refusant le « filioque », maintenait l’équilibre entre fonction sacerdotale et fonction prophétique, mais les théologiens de la « droite hégélienne » n’étaient pas des théologiens de l’orthodoxie orientale. Cependant, mutatis mutandis, de l’équilibre ainsi maintenu on peut discerner une analogie dans l’équilibre que la théosophie shi’ite maintient au cœur du concept de la « Haqîqat mohammadîya » : équilibre (voir peut-être les quatrains concernant LIBRA, la Balance ???) entre ses deux faces, exotérique et ésotérique, ce qui veut dire entre les deux aspects que constitue la Loi religieuse révélée par un prophète et l’Esprit qui en est l’herméneute, entre la vocation du Prophète et la vocation de l’Imâm dont la « walâyat » est « l’ésotérique de la prophétie » . (l’ATTENDU…)
Chacun des douze Imâms peut dire, selon les « hâdith, qu’il est la FACE de DIEU (je cherche ton visage chez les chrétiens…) révélée à l’homme, la théophanie simultanément il est la Face que l’homme montre à Dieu, puisqu’il est la forme de sa foi. Il reste que la théophanie pose le problème de l’être non pas comme infinitif (être) ni comme substantif (l’étant), mais le pose à l’IMPERATIF ( ESTO)… Le « Protoktistos », comme théophanie initiale, est lui-même cet Impératif primordial, et c’est pourquoi la théophanie est, par essence, créaturelle. De tout cela résulte une différence capitale dans la conception de l’ « histoire ».
Voila pourquoi : « HIS RITE SACER ESTO »…
Une partie des occidentaux (templiers entre autres) et des orientaux avaient déjà probablement compris cette problématique du temps d’Yvo de Lessinis… (voir peut-être son quatrain contenant : adaluncatif, etc.)
Problématique sur laquelle les spécialistes doivent sans doute se pencher aujourd’hui … ??? »
(A suivre ou à compléter …)
Compéments (1) …
Etc.
17-12-2013
Voici un texte concernant la journée d’hier Lundi 16 décembre 2103 (qui me fait penser tout-de-même à une certaine « synchronicité » de lecture) tiré du « Magnificat » de Décembre 2013, n° : 253… Il est peut-être à rapprocher du quatrain : contenant LITURGIE ??? et le « texte latin » ou quatrain VI.100 se terminant par des « o » ???
Voici ce texte
LE CHANT DU DESIR
Bernadette Mélois
« L’Eglise, qui désire ardemment la venue du Seigneur, ne cesse de l’appeler : « Viens, Seigneur. »
Ce cri retentit de manière beaucoup plus instante à partir du 17 décembre, tout particulièrement dans le chant des antiennes du « Magnificat », qui ont la particularité de commencer par un « ô » vocatif, tout à la fois admiratif et suppliant, d’où leur nom d’antiennes « ô », et de s’achever par ce cri : »Viens,Seigneur, viens nous sauver ! »
On peut dire que ces antiennes confèrent une solennité particulière à la dernière semaine de l’Avent et en font une sorte de « semaine sainte » de désir, à l’image-toutes proportions gardées- de la Semainte sainte.
L’une et l’autre concentrent l’attention sur l’œuvre de Dieu qui nous sauve.
(attention et attendu… note FD)
COMPOSITIONS ANTIQUES
(voir quatrains avec « antiques » …note FD)
Ces antiennes sont très anciennes. Les antiphonaires (livres de chant), issus de la réforme carolingienne, les ont reçues et nous les ont transmises. Leur nombre a varié, mais finalement sept d’entre elles ont été retenues, qui semblent avoir été fixées aux alentours du XIIIème siècle.
On parle volontiers des « grandes antiennes », voire des « grandes « ô » », non qu’elles attirent les larmes, mais parce qu’elles étaient chantées de manière très solennelle au cours de l’office du soir.
(Les grandes eaux, les grandes ô, les grandes larmes de joie ou de tristesse ??? Que d’eau dans le travail concernant « antique cave » …note FD)
Dans son « Année liturgique », dom Guéranger notait : « Les diverses Eglises ont retenu l’usage d’accompagner les grandes antiennes d’une pompe particulière, dont les démonstrations toujours expressives varient suivant les lieux. »
UNE MEME STRUCTURE
Les grandes antiennes ont toutes la même structure :
le vocatif « ô » suivi d’un des titres messianiques du Christ, Sagesse, Chef (Adonai dans sa version latine), Rameau de Jessé, etc ;
(Voir quatrain I.2 (?): « Verge au milieu de Branches = arbre de Jessé… note FD)
Un développement de ce titre ;
Une demande précise, qui nous concerne encore aujourd’hui ;
Une conclusion, identique chaque jour : « Viens, Seigneur », agrémenté d’un « viens nous sauver ! », qui n’est pas anecdotique.
UNE FIGURE DE STYLE
A partir des titres donnés au Christ, les antiennes « ô » forment, en latin, un acrostiche inversé : ERO CRAS, qui se lit donc en commençant par la dernière ligne.
Sapientia, Sagesse.
Adonai, Chef de ton peuple.
Radix Jesse, Rameau de Jessé.
Clavis David, Clef de David.
Oriens splendor, Soleil levant.
Rex gentium, Roi de l’univers.
Emmanuel, Emmanuel.
Il signifie : « Demain, je serai (là) », ce qui constitue une merveilleuse réponse au cri de l’Avent : « Viens, Seigneur ! »
(Clavis David est au centre des sept lettres, comme une clé centrale, qui fait penser à l’étoile de David. Le C de Clavis = le C de « Christ »… note FD)
JOYAU THEOLOGIQUE
Chaque antienne est un magnifique tableau qui nous livre un aperçu saisissant, ouvert sur le lointain des âges et sur l’éternité.
Ces antiennes évoquent avec vigueur les rapports qu’entretiennent l’Ancien et le Nouveau Testament, leur donnant de se répondre comme deux chœurs qui regardent vers l’unique centre de l’histoire qu’est la manifestation de l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.
Les antiennes « ô », qui chantent le salut en marche, précèdent le chant du salut qu’est le « Magnificat ».
La liturgie, qui ne fait rien à moitié, reprend, en les reformulant, ces mêmes antiennes comme acclamation à l’Evangile au cours de la messe.
Nous sommes pris dans le même mouvement de salut, annoncé et accompli, dont nous attendons la pleine réalisation. »
( ce double chœur, ancien et nouveau testament, me fait songer à la construction des centuries et ce texte latin qui le divise en deux, avec des « o » finaux bien « finaux, et bien fins… » Une sorte de miroir entre deux textes : avant –texte latin, après texte latin, copié sur la construction biblique AT+NT ???
« His rite sacer estO » = Ô, est sacer, his rite…
ERO CRAS contient SACER, mais aussi ROC, EROS, …
Avec le T de Temple : CRATER,
ROTAS, … note de FD)
6:100
LEGIS CANTIO CONTRA INEPTOS CRITICOS
Quos legent hosce versus maturaé censunto,
Profanum vulgus et inscium ne attrectato:
Omnesq; Astrologi, Blenni, Barbari procul sunto,
Qui alter facit, is rite sacer esto. (aliter ? his ?)
ERO CRAS
Rite sacer = cratere = Cratère sacré = Rite sacré du Cratère…
Sois sacré !
être = ESSE (infinitif) en latin,
impératif : esto, (sing.) et estote (plur.)
Sois sacré !
être = ESSE (infinitif) en latin,
impératif : esto, (sing.) et estote (plur.)
SOIS ! SOYONS ! SOYEZ !
Acrostiche initial du texte latin = (L)QPOQ c-à-d : OQPOQ…
Ce qui conforte mon idée que ce texte latin est un tissu de blagues pour étudiants en plus de son sens théologico-liturgique… (voir texte latin (13))
Ce qui conforte également ce que Rudy Cambier nous dit concernant le niveau de compréhension “trivial”…
Donc lorsqu’on a trouvé qu’il y a un acrostiche initial “ô” appelées les “grandes ô” en période de l’AVENT qui attend l’ATTENDU, on regarde le “texte latin d’un autre “OEIL” et on voit subitement que le O de QPOQ donne OQPOQ… Pas mal ! et ensuite que le “Q” du texte est cet ESTO qui est “est-ce tôt ?” . Est-il trop tôt pour voir aussi que c’est un Impératif et que le texte “sacer” (ça sert) à cela aussi d’aller au “vieil langage” vers IMPERATOR dont la fin est aussi : RATOR et “non à tort” ATOR, ce qui fait ROTA et la roue (ROTA) devient visible lorsqu’on ajoute le O à OQPOQ…
et même LQPOQ = L (estO) QPOQ = … Dites donc (Rôôôh)…
Et ça marche avec toutes les finales de ce “texte latin”…
L (suntO) QPOQ … , ne (attetractO) QPOQ…, maturae (censuntO) QPOQ…,
LEGIS (tu lis) : L (estO) QPOQ…
Chef, Roi, IMPERATOR, c-à-d portant le monde avec la Croix , comme la poutre de chez Rudy porte ce symbole aussi … Poutre portante…
ESTO EST IMPERATOR (IMPERATIF)
ERO CRAS
ESTO
Grand EMPIRE que cet ESTO, puisque IMPERATIF d’ESSE
D’ESSE = d’EDESSE = Histoire du REX « EDENSIS » ? ROI d’EDESSE … (voir Oupenski…)
« Protoktistos »
« Protoctiste
Mot constitué du grec ancien πρω̃τος (prôtos) « premier » et du grec ancien κτίστὴς (ktistês) « créateur » issu de κτίζω (ktizô) « je crée » et
Nom commun
protoctistes /pʁɔ.tɔk.tist/ masculin pluriel
- Hérétiques origénistes qui soutenaient que les âmes avaient été créées avant les corps. » (source Wikipedia)
Voilà qui termine ces premiers compléments…
Compléments (2)…
- Gnose ismaélienne et Templiers
- Nous retrouvons exactement la même dénomination choisie par une école mystique au XIVe siècle en Occident : les Gottesfreunde. D’autre part, les textes ismaéliens font couramment usage du mot Dîn, « religion », en un sens absolu et qui n’est pas sans rappeler l’usage, dans l’ancienne France, du terme « la Religion » employé comme tel pour désigner l’Ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem (dit Ordre de Malte). Aussi bien, entendu en son sens précis, le terme « Amis de Dieu » se rapporte à la fraternité ismaélienne comme fondée sur une fotowwat, un pacte de compagnonnage qui en détermine l’organisation à la façon d’un Ordre de chevalerie, et ce n’est pas sans raison que la question a maintes fois été posée, sans recevoir de solution décisive, des rapports possibles (et lesquels ?) entre da’wat ismaélienne et chevaliers du Temple. (p.108)
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